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16      AIDE À LA COMMUNE DE TROOZ – INVITÉS DU MOIS




        INONDATIONS :

        WOLUWE-SAINT-PIERRE VIENT EN AIDE À LA COMMUNE DE TROOZ




        Les terribles inondations qui ont frappé notre pays en juillet dernier sont encore dans toutes les
        mémoires. Comme beaucoup, le personnel de notre commune et les autorités ont été touchés
        par la détresse des sinistrés. Dès le début de cette crise, Woluwe-Saint-Pierre a donc souhaité
        apporter une aide logistique et concrète sur place. À la demande du gouverneur de la province
        de Liège, notre action s’est portée sur la commune de Trooz (Chaudfontaine), située en bordure
        de Vesdre et particulièrement touchée. Notre coordinateur planification d’urgence a apporté
        son expertise de la gestion de crise pendant une dizaine de jours et nos ouvriers communaux
        ont participé au nettoyage des débris. Interview de nos équipes, qui racontent ce qu’elles ont
        vécu.
















        LOÏC PRÉGARDIEN, COORDINATEUR PLANIFICATION D’UR-     l’électricité, le gaz et l’eau inaccessibles, des routes, magasins et
        GENCE                                                 pharmacies détruits, etc. Il n’y avait plus rien, même plus d’admi-
        Tout d’abord, en quoi consiste votre travail ?        nistration communale. Beaucoup de gens se retrouvaient sans
        «Ma fonction est, hors cadre de crise, de coordonner, sous les   carte de banque, sans papier d’identité, sans aucun moyen de
        ordres du Bourgmestre, le travail de la cellule de sécurité, de   subsistance. L’urgence a donc été d’assurer les besoins vitaux
        réaliser et de mettre à jour le Plan Général d’Urgence et d’Inter-  de la population. Les premières priorités étaient d’apporter une
        vention Communal (PGUIC) et de mettre en place les collabora-  aide alimentaire, une aide médicale et psycho-sociale et de pou-
        tions nécessaires avec les différents services, autorités et autres   voir communiquer avec la population».
        partenaires. Pour le dire plus simplement, mon rôle est d’essayer
        de tout mettre en place pour être prêt, le moment venu, à gérer   Quelles étaient les difficultés principales ?
        au mieux une crise. Quand elle survient, le comité de coordi-  «L’absence  de  moyens  de  communication.  Sans  électricité  et
        nation conseille le Bourgmestre sur les décisions stratégiques à   réseaux téléphoniques, nous ne pouvions pas compter sur les
        prendre».                                             canaux habituels (site Internet, réseaux sociaux, Be Alert) pour
                                                              informer la population. Nous avons dû nous adapter en circu-
        Comment avez-vous mis concrètement votre expertise au   lant dans les rues avec des mégaphones, ou encore en affichant
        service de la commune de Trooz ?                      les informations importantes  aux valves communales  restées
        «La commune de Trooz, qui compte 8.500 habitants environ,   debout. Par ailleurs, la commune de Trooz est traversée par plu-
        possède une petite administration où le directeur général (secré-  sieurs ponts qui sont les seuls moyens d’accès à certains quar-
        taire communal) y exerce la fonction de coordinateur planifica-  tiers. Ces ponts étant détruits, nous avons eu des difficultés à
        tion d’urgence. Au vu de l’importance de la crise, les deux fonc-  rejoindre et aider les sinistrés de certains quartiers».
        tions sont difficilement cumulables. En arrivant au centre de crise
        communal, installé au sein du commissariat de la Zone de Police,   Quel soutien avez-vous reçu ?
        j’ai eu l’occasion d’observer son fonctionnement et de prendre   «Un  extraordinaire  élan  de  solidarité  s’est  directement  mis  en
        connaissance des différentes actions entreprises. J’ai également   place, avec des locaux, mais également des citoyens venant de
        fait le tour de la commune pour identifier les besoins les plus   partout en Belgique et même de l’aide internationale. De nom-
        urgents et remonter les informations du terrain vers la cellule de   breux bénévoles ont apporté des repas, des dons divers, aidé à
        crise. Dès le dimanche, j’ai pris le relais d’un homologue coordi-  nettoyer, etc. Nous avons donc coordonné au mieux ces actions
        nateur planification d’urgence venu d’une autre commune. Dans   citoyennes et aussi petit à petit reçu l’aide d’autres communes
        le but d’harmoniser la façon de travailler, j’ai expliqué les bases   et niveaux de pouvoir, de l’armée, de la Croix-Rouge, etc. Les
        de la gestion de crise, coordonné et organisé les équipes afin de   services essentiels ont pu être réactivés progressivement : mé-
        travailler de manière plus efficiente».               decine générale, pharmacies, magasins, transports en commun,
                                                              services administratifs (cartes d’identité), électricité, etc. La si-
        Quels étaient justement les besoins les plus urgents ?  tuation reste cependant difficile et il faudra certainement encore
        «Nous avons été confrontés à des situations de guerre : des ca-  beaucoup de temps avant un retour à la normale. À ce jour, on
        davres d’animaux sur le bord des routes, des tonnes de débris,   estime par exemple que le gaz ne sera rétabli qu’en fin d’année».
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